Cent poèmes de celui que Paul Verlaine a appelé « l’homme aux semelles de vent » et des chefs-d’œuvre de la peinture, connus ou méconnus, les uns comme des évidences, les autres comme de stupéfiantes révélations.
Tout se passe comme si Rimbaud et son œuvre littéraire – une œuvre littéraire qui n’excède pas les deux cent cinquante pages ! – demeuraient « hors de toute littérature », selon la belle expression du critique Félix Fénéon, formulée dès 1886.
C’est-à-dire sans équivalent.
Sans ascendance et sans descendance.
Oui, bien sûr, on peut toujours comparer ses poèmes en vers et en prose à ceux de la plupart de ses devanciers, de ses contemporains et de ses successeurs en France, au XIXe siècle et au XXe siècle.
Oui, bien sûr, on peut toujours trouver, ici et là, des points de convergence avec telle ou telle œuvre. D’ailleurs depuis des décennies et des décennies, depuis la fin tragique de Rimbaud à l’âge de trente-sept ans, après s’être arraché contre son gré du Harar et être rentré au pays, les exégèses et les commentaires allant en ce sens n’ont pas cessé de fleurir.
Jusqu’à former une gigantesque bibliothèque.
À constituer un domaine spécifique baptisé le rimbaldisme.
Et après ?
Et quand bien même ?
« Hors de toute littérature ».
Inouï de constater à quel point les propos de Félix Fénéon n’ont rien perdu de leur pertinence et de leur acuité !
À croire qu’ils sont devenus un algorithme.
Une suprême et éclatante évidence.
Les extraordinaires poèmes d’Arthur Rimbaud, qu’ils soient écrits en vers ou en prose, fourmillent d’images rares et étonnantes, les unes réalistes à souhait, les autres surnaturelles, mystérieuses, et même parfois des plus abstraites.
Cet album est une manière de défi : mettre en équation cent poèmes de celui que Paul Verlaine a appelé « l’homme aux semelles de vent » et des chefs-d’œuvre de la peinture, connus ou méconnus, les uns comme des évidences, les autres comme de stupéfiantes révélations.
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